Inflation : Comment le secteur de l’alimentaire en est victime ?
Après plus de 5 ans d’inflation, le secteur alimentaire français fait face à plusieurs difficultés. Une situation qui inquiète les Français et impacte fournisseurs et distributeurs.

Une première depuis des années : le prix des fruits et légumes a baissé en 2024.
Photo : Anna Shvets.
Principalement due à la guerre en Ukraine, au Covid-19 et à la hausse des cours des matières premières, la France a subi une forte inflation depuis 2019. Parmi les secteurs touchés par ces augmentations, celui de l’alimentaire fait partie des plus grandes victimes. Avec des produits dépassant la barre des 24 %, tels que l’épicerie sucrée ou la crèmerie, l’association UFC-Que Choisir vient de publier une étude démontrant que la hausse globale de tout ce secteur avoisine les 21 %, toutes marques confondues. Ainsi, cette inflation a préoccupé près d’un Français sur trois au cours du dernier mois (Ipsos)
Distributeurs : alliés ou ennemis des Français ?
Avec un intérêt toujours plus porté sur ce sujet, certains distributeurs essaient de tirer leur épingle du jeu pour répondre aux attentes des consommateurs et récupérer une nouvelle clientèle. Parmi les plus célèbres : Intermarché, Lidl ou encore E.Leclerc n’hésitent plus à faire de la publicité autour de cette problématique. Malgré des campagnes ciblées, ce choix semble troubler plus que rassurer : « Quand je fais mes courses, je ne sais jamais si je dois aller chez Casino ou chez Leclerc, j’ai l’impression que les prix changent tout le temps », explique Nicolas Delepaux.
Derrière des slogans de publicités souvent bien trouvés, se cachent généralement des marges propres aux distributeurs, parfois élevées. En 2019, un article de nos confrères du Parisien avait révélé les écarts de prix entre ceux du fournisseur et ceux proposés aux clients. Alors qu’une bouteille d’eau Cristaline était achetée 0,13 € par Franprix, ce même magasin la proposait à 0,65 € TTC. Ainsi, certains autres produits tels que des Danettes au chocolat, du café pur arabica ou encore des spaghettis étaient proposés aux clients avec une marge allant jusqu’à 60 %.
Fournisseurs : entre concessions et obligations
Pour lutter contre ces hausses, certains fournisseurs essaient d’adapter leurs offres pour réduire le prix final. « Nous avons décidé de baser nos prix sur le coût des matières premières », explique Jérémie Marcuccilli, créateur des jus Kookabarra. « D’un côté, cela baisse le prix des jus lors de la saison des fruits, mais de l’autre, certains de nos produits tels que les jus de pommes augmentent de 50 % lors de l’été, quand ce n’est plus la période ». Des actions qui essaient d’aller dans le sens des consommateurs, mais pas sans contrecoup : en raison de cette mesure, la marque Kookabarra a perdu 7 % de son chiffre d’affaires avec ces changements de prix.